- MARCHÉ À TERME D’INSTRUMENTS FINANCIERS
- MARCHÉ À TERME D’INSTRUMENTS FINANCIERSMARCHÉ À TERME D’INSTRUMENTS FINANCIERS (M.A.T.I.F.)Le M.A.T.I.F., ou marché à terme d’instruments financiers, a commencé ses activités à la Bourse de Paris le 20 février 1986. Sa création s’inscrit dans la volonté des pouvoirs publics de réformer les marchés de capitaux en France. C’est un instrument financier qui permet à tous ceux, entreprises ou investisseurs, qui empruntent à taux fixe ou qui possèdent des actifs financiers rémunérés à taux fixe, de se couvrir contre les risques en capital que leur fait courir l’évolution des taux d’intérêt à court ou à moyen terme. En effet, sur le marché obligataire, à la hausse des taux correspond une baisse du cours du titre et donc une dépréciation de la valeur des actifs et inversement. Le M.A.T.I.F. permet de fixer ou de bloquer la valeur de l’actif, ou du passif, à un certain niveau et ainsi de répondre à une grande diversité de situations: se couvrir face à un événement futur ou améliorer une position de taux sur actifs ou passifs déjà détenus. Par exemple, tout agent économique anticipant un placement monétaire (souscription d’un billet de trésorerie, un blocage à terme) dans le futur peut se protéger contre une baisse des taux à court terme; une entreprise va émettre dans quelques mois un billet de trésorerie: elle se protège sur le M.A.T.I.F. contre une hausse des taux à court terme et ainsi fixe à l’avance une partie de ses frais financiers. Il en va de même pour le moyen terme.Avec cette technique, les investisseurs et les entreprises peuvent neutraliser les risques liés aux variations défavorables des taux, complètement ou partiellement, suivant leurs objectifs. À l’inverse, ils peuvent essayer d’utiliser au mieux les variations qu’ils anticipent pour optimiser leurs performances.Le M.A.T.I.F. permet également de se couvrir contre les variations de change, par exemple du dollar contre l’écu.Comme les autres marchés financiers à terme existant dans le monde, le M.A.T.I.F. s’inspire du mécanisme des marchés à terme de marchandises des bourses de commerce. Les techniques sont comparables, seul diffère l’objet des transactions. Il est organisé en trois niveaux: le Conseil du marché à terme (C.M.T.), la Chambre de compensation des instruments financiers de Paris (C.C.I.F.P.), les adhérents à la C.C.I.F.P. Le C.M.T., formé de représentants d’institutions financières, assure le bon fonctionnement du marché et prononce l’inscription ou la radiation de contrats. La C.C.I.F.P. enregistre chaque opération, se porte intermédiaire entre les deux participants à une transaction qui n’ont donc pas à se préoccuper de leur solvabilité réciproque; elle garantit la bonne fin des contrats auprès des clients donneurs d’ordre et a la charge de l’organisation et du fonctionnement de la cotation. Seuls ses adhérents, agents de change, établissements de crédit, maisons de titres, sont habilités à négocier, pour leur propre compte ou celui de leur clientèle, des contrats sur le M.A.T.I.F.Chaque donneur d’ordre est tenu, au début de chaque opération, de verser auprès d’un adhérent un dépôt de garantie représentant une fraction de la valeur du contrat acheté ou vendu.Trois sortes d’opérateurs interviennent sur un tel marché: les hedgers , c’est-à-dire les donneurs d’ordre qui désirent se couvrir contre des variations de taux ou de change; les traders , qui acceptent d’endosser ces risques pour tirer profit d’une variation anticipée des taux; et les «arbitragistes», dont le rôle est d’assurer la cohérence des cotations entre deux marchés. Le transfert de risques entre hedgers et traders se fait par l’intermédiaire de contrats désignés sous le nom de futures , les contrats à terme d’instruments financiers. Les traders peuvent être des entreprises ou des investisseurs importants, qui acceptent un certain degré de risque pour améliorer leurs performances. Il peut s’agir également d’opérateurs dont c’est le métier et qui, en contrepartie d’une liquidité, se rémunèrent sur la marge.La terminologie est anglo-saxonne, car cette technique financière a été importée des États-Unis où elle a vu le jour. Le premier marché à terme, l’International Money Market (I.M.M.), a été créé en 1972 pour le seul commerce des devises. Le Chicago Board Trade permet, depuis 1975, de prendre position sur les taux d’intérêt. Aujourd’hui, une vingtaine de places dans le monde disposent d’un marché à terme d’instruments financiers. En Europe, le London International Futures Exchange (L.I.F.E.), créé en 1982, est le plus important. Ses contrats eurodollars et ceux de Chicago ont été harmonisés pour créer un véritable marché mondial quasi continu.Le M.A.T.I.F. et les marchés à terme de marchandises existant à Paris ont été unifiés en 1988: ils sont désormais réunis sous l’autorité des institutions responsables du M.A.T.I.F., la compensation des contrats continuant d’être assurée par les organismes existants. Ainsi les professionnels des marchés à terme de marchandises peuvent accéder au statut de courtiers négociateurs de contrats financiers et les adhérents du M.A.T.I.F. à la négociation des contrats de marchandises. Cette refonte des marchés à terme français dans un cadre unique traduit le souci des pouvoirs publics de faire de Paris une grande place financière internationale. Celle-ci reste cependant à bonne distance des places de Londres, de New York ou de T 拏ky 拏.
Encyclopédie Universelle. 2012.